Premières inspections réglementaires mesurant le respect des bonnes pratiques pharmaceutiques dans le secteur public en Ouganda : une comparaison transversale des performances entre les établissements supervisés et non supervisés

Premières inspections réglementaires mesurant le respect des bonnes pratiques pharmaceutiques dans le secteur public en Ouganda : une comparaison transversale des performances entre les établissements supervisés et non supervisés

Écrit par: Birna Trap, Kate Kikule, Catherine Vialle-Valentin, Richard Musoke, Grace Lajul, Kim Hoppenworth, Dorthe Konradsen
Publication: Journal des politiques et pratiques pharmaceutiquesmai 2016 ; DOI 10.1186/s40545-016-0068-4.

Abstract

Contexte

Depuis sa création, l'Autorité nationale ougandaise des médicaments (NDA) a régulièrement inspecté les pharmacies du secteur privé pour contrôler le respect des bonnes pratiques pharmaceutiques (BPP). Cette étude rapporte les résultats des premières inspections des établissements publics suite à une intervention (SPARS : Supervision, évaluation des performances et stratégie de reconnaissance) visant à renforcer les capacités de gestion des BPP et des médicaments dans le secteur public.

Méthodologie

L'étude porte sur 455 établissements publics : 417 établissements ont été inspectés après au moins quatre visites SPARS par des cadres de district formés (groupe SPARS), 38 avant toute exposition au SPARS. Les inspecteurs de la NDA ont mesuré 10 indicateurs BPP critiques, 20 majeurs et 37 mineurs dans chaque installation et uniquement les installations accréditées qui ont réussi les 10 indicateurs critiques et échoué à pas plus de 7 indicateurs majeurs. Le manque de conformité pour un indicateur donné a été défini comme moins de 75 % des installations réussissant cet indicateur. Nous avons évalué les facteurs associés à la certification à l'aide d'une analyse de régression logistique et comparé le nombre d'indicateurs d'échec entre le SPARS et les groupes de comparaison à l'aide de deux échantillons de tests t avec une variance égale ou inégale.

Résultats

57.4 % des établissements inspectés ont obtenu la certification MPE : 57.1 % dans le SPARS et 60.5 % dans le groupe de comparaison. Dans l'ensemble, les établissements ont échoué à une moyenne de 10 indicateurs. Les établissements SPARS ont obtenu de meilleurs résultats que les établissements comparables, et les établissements soutenus par SPARS ont obtenu de meilleurs résultats sur les indicateurs couverts par SPARS. Pour tous les indicateurs sauf un mineur, la performance dans le groupe SPARS était égale ou significativement meilleure que dans les établissements non supervisés. Au sein du groupe SPARS (intervention), les installations certifiées avaient < 75 % de conformité sur 7 indicateurs (tous mineurs) et les installations non certifiées sur 19 indicateurs (4 critiques, 2 majeurs et 13 mineurs).

Conclusions

La moitié de la population ougandaise s'approvisionne en médicaments auprès du secteur public. Pourtant, nous avons constaté que seulement 3/5 des établissements de santé publics inspectés respectent les normes GPP. Les établissements SPARS ont eu tendance à mieux performer que les établissements non supervisés, ce qui confirme la valeur des interventions de supervision de soutien dans les zones de BPP qui ont besoin d'être renforcées. Les indicateurs de non-conformité peuvent être améliorés par des changements de pratiques et de comportements ; certains nécessitent des investissements dans les infrastructures. Nous concluons que les inspections régulières de la NDA des pharmacies du secteur public en conjonction avec des interventions visant à améliorer l'adhésion aux BPP peuvent révolutionner les soins aux patients en Ouganda.