Volonté de se conformer aux mesures de distanciation physique contre le COVID-19 dans quatre pays africains

Abstract

Le monde est confronté à une crise sans précédent liée à la pandémie de COVID-19 avec de nombreuses inconnues, ce qui a conduit à beaucoup de confusion et d'anxiété. Les mesures de santé publique ont été pendant des siècles la pierre angulaire de la riposte aux épidémies. Parmi elles, les mesures de distanciation physique visent à réduire les contacts entre personnes infectées et non infectées. Dans le cadre de la réponse mondiale au COVID-19, ils ont été largement utilisés pour ralentir la propagation du virus dans plusieurs pays. Malgré leur acceptation générale, ils ont été mal documentés, en particulier en Afrique, et des débats persistent sur leur pertinence et leur faisabilité dans le contexte des pays à faible revenu. Cet article décrit la mise en œuvre de ces mesures dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest – le Mali, le Burkina Faso, le Sénégal et la Guinée – et discute de la volonté des populations de s'y conformer. Nous décrivons ces mesures et discutons de l'importance de considérer le contexte socioculturel, économique et politique pour choisir les mesures les plus appropriées et efficaces et proposons des moyens d'explorer des stratégies potentiellement mieux adaptées au contexte africain.

Nous nous appuyons sur nos expériences en gestion de crise à travers un projet collaboratif appelé « COVID-19 en Afrique Francophone ». Les pays participant à ce projet ont été sélectionnés sur la base d'un appel à candidatures dans le cadre d'une initiative du Réseau Afrique Francophone et Fragilité, qui rassemble plus de 100 experts nationaux et internationaux.