Un agent de santé communautaire promeut l'allaitement maternel exclusif par l'exemple

La moitié des enfants de moins de cinq ans à Madagascar souffrent de malnutrition chronique : 24 % souffrent de malnutrition modérée et 26 % de malnutrition sévère, selon l'enquête 2012-2013 sur les objectifs du Millénaire pour le développement. Les enfants des zones rurales souffrent de manière disproportionnée car ils sont souvent privés de ressources et d'informations et sont généralement éloignés des centres de santé qui soutiennent la santé familiale. Les bénévoles en santé communautaire (ASC) comme Grancie Cicie aident à combler l'écart.

Cicie dessert le village d'Ambodilahoaty, situé à 21 km du centre de santé le plus proche, dans l'est du district de Vatomandry. Elle a un garçon de quatre mois et est connue pour sa détermination à promouvoir un mode de vie sain dans la communauté grâce à son travail en tant qu'ASC avec le projet USAID Mikolo.

L'USAID Mikolo travaille avec le ministère de la Santé publique pour améliorer la santé maternelle et infantile à Madagascar grâce à l'adoption de comportements sains, qui peuvent conduire à une meilleure nutrition et croissance de l'enfant. Il est cliniquement prouvé que le lait maternel est la meilleure forme de nutrition pour les nourrissons pendant les six premiers mois de la vie et qu'il aide à fortifier le système immunitaire de l'enfant à long terme. Malheureusement, les taux d'allaitement maternel exclusif pour les enfants de six mois et moins ont baissé régulièrement au cours des 10 dernières années pour atteindre environ 41% (2016), selon le ministère de la Santé publique.

Donner l'exemple s'est avéré être une stratégie efficace dans les communautés rurales comme Ambodilahoaty. Depuis la naissance de son enfant, Cicie allaite en public et instruit les mères sur les avantages nutritionnels de la pratique. Son enfant est en bonne santé et grandit vite. D'autres ont commencé à comprendre l'importance de l'allaitement maternel exclusif, soit parce qu'elles ont été témoins de la pratique de Cicie, soit parce qu'elles en ont entendu parler par le bouche à oreille, un outil puissant dans les zones rurales.

Cicie admet qu'il peut être difficile de convaincre les mères de l'importance de l'allaitement en raison des pratiques culturelles traditionnelles. "Souvent, lorsque je parle d'une bonne nutrition pour les enfants, les mères ajoutent encore du riz, du manioc ou de la soupe au régime alimentaire de l'enfant, ce qu'elles pensent être plus satisfaisant", a-t-elle déclaré.

Cependant, Cicie persévère et a déjà commencé à voir plus de femmes allaiter exclusivement pendant les six premiers mois. Actuellement, 20 femmes participent aux séances éducatives qu'elle donne chaque semaine et, sur la base des résultats obtenus jusqu'à présent, elle sait que cette tendance à partager et à apprendre les unes des autres va se développer. Cicie prévoit de travailler davantage avec les leaders communautaires pour obtenir un impact plus large et plus durable dans la commune.